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Extraits. |
Élégie II. Élégie sur le capitaine Mathieu Henderson. Tityre. |
Procédés typiques. | Ingrédients. |
Début. Élégie: VIIe siècle av. J.-C.; églogue: IIIe siècle av. J.-C.
Fin. Élégie et églogue: XXe siècle.
Lieux. Élégie et églogue: Europe, Orient.
L'élégie.
Callinos (VIIe siècle av. J.-C., poète grec), Élégies.
Tyrtée (VIIe siècle av. J.-C.), Embatéria.
Solon (v.-640 à v.-558).
Théognis (VIe siècle av. J.-C.).
Philétas (v.-340 à v.-290, poète grec).
Callimaque (v.-315 à v.-240, poète grec), Origines.
Tibulle (v.-50 à v.-19, poète latin), Élégies.
Properce (v.-47 à v.-15, poète latin), Élégies.
Ovide (-43 à 17, poète latin), les Tristes.
Akhtal (v.640-v.709, poète arabe).
"Abbas Ibn Al-Ahnaf (v.748-v.808, poète arabe).
Clément Marot (1496-1544), Élégies.
Du Bellay (1522-1560), les Regrets.
Pierre de Ronsard (1524-1585), Élégies, mascarades, bergeries.
Camoens (1524-1580, poète portugais).
Edmund Spenser (1549 ou 1552-1599, poète anglais), Complaintes.
Théophile de Viau (1590-1626).
La Fontaine (1621-1695), Élégie aux nymphes de Vaux.
Edward Young (1683-1765, poète anglais), les Nuits.
Thomas Gray (1716-1771, poète anglais), Élégie
écrite dans un cimetière de campagne.
Salomon Gessner (1730-1788, poète suisse d'expression allemande),
Idylles.
Goethe (1749-1832, poète allemand), Élégies
romaines.
Antoine de Bertin (1752-1790, poète), Amours.
Parny (1753-1814, poète français).
André Chénier (1762-1794), Élégies
antiques.
Alphonse de Lamartine (1790-1869), les Méditations.
Shelley (1792-1822, poète anglais), l'Adonaïs.
Pouchkine (1799-1837, écrivain russe), Élégie sur le
portrait de F.-M. Barclay de Tolly.
Alfred de Musset (1810-1857), les Nuits.
Rilke (1875-1926, écrivain autrichien), les Élégies de
Duino.
Juan Ramon Jiménez (1881-1957, poète espagnol),
Élégies pures.
Bertolt Brecht (1898-1956, écrivain allemand), Élégies
de Buckow.
L'églogue.
Bion (IIIe s. av. J.-C., poète grec), Chant funèbre en l'honneur d'Adonis.
Théocrite (-315 à -250, poète grec),Idylles.
Virgile (v.-70 à -19, poète latin), Bucoliques.
Ausone (v.310-v.385, poète latin), la Moselle.
Tao Yuanming (365-427, poète chinois).
Jean Moschos (mort en 619), le Pré spirituel.
Dante (1265-1321, poète italien), Églogues.
Pétrarque (1304-1374, poète italien), Églogues.
Boccace (1313-1375, écrivain italien), Églogues.
Juan del Encina (1469-v.1529, poète espagnol), Églogues.
Pierre de Ronsard (1524-1585), Églogues.
Jean Vauquelin de La Fresnaye (1536-1607, poète français), Foresteries.
Nicolas Filleul (1537-v.1584, poète français), Églogues.
Francisco Rodrigues Lôbo (1580-1622, poète portugais), Églogues.
André de Chénier (1762-1794, poète français), Bucoliques.
John Davidson (1857-1909, poète écossais), Églogues de Fleet Street.
W. H. Auden (1907-1973, poète anglais), le Bouclier d'Achille.
L'élégie.
Genre poétique qui se définit par son
contenu plutôt que par sa forme. Au début, dans l'Antiquité,
le terme elegia désigne seulement une forme: c'est un
poème composé de distiques élégiaques (un
hexamètre et un pentamètre). Les sujets de ces elegia
sont variés mais impersonnels: il est question de morale, de guerre, de
politique, etc. (voir élégies de Callinos, Tyrtée et Solon); la
subjectivité du locuteur demeure toujours en retrait; ce qui importe avant
tout, c'est le message politique ou l'enseignement moral; les
références à la mythologie sont nombreuses. Par la suite,
à partir du IIIe siècle av. J.-C., des poètes comme
Callimaque et Philétas commencent à utiliser le distique
élégiaque pour dire le sentiment amoureux.
C'est avec les poètes latins de l'époque d'Auguste (Gallus et
Tibulle, entre autres), mais surtout avec les poètes de la Renaissance que
l'élégie définit ses contours. Voici ses principales
caractéristiques, qui resteront à peu près les mêmes
à travers les siècles: le sujet consiste en l'expression de sentiments
intimes: joies et surtout peines liées à l'amour, douleurs de l'exil,
angoisse du temps qui fuit, peur de la mort, etc.; le ton est tendre et
mélancolique (l'élégie est la plupart du temps une plainte); la
subjectivité est fortement marquée (tout, le monde, la nature,
l'Autre, existe en fonction du JE); les allusions à la mythologie sont
courantes; la nature est omniprésente et est très souvent
idéalisée (voir aussi l'églogue); le poème est presque
toujours lié à un destinataire (indiqué parfois dans le titre),
qui est à l'origine de la souffrance du poète; le destinataire est
souvent associé à la nature; le développement est ample et
pathétique; la forme, même si elle varie beaucoup, est toujours
harmonieuse et symétrique; le travail du poète sur le rythme, les
sonorités et les images vise toujours à produire une impression de
beauté. Un idéal de pureté sous-tend
l'élégie: le poète cherche à transcender ses
malheurs, la médiocrité de son existence.
L'églogue (ou la bucolique).
Poème lyrique en vers, de longueur
variable, évoquant la vie des bergers. Cette évocation se fait sous la
forme d'un dialogue ou d'un récit qui met en scène le plus souvent
soit une intrigue amoureuse impliquant un berger et une bergère, soit une
rivalité entre bergers qui se mesurent l'un à l'autre dans un
concours poétique ayant pour thème l'amour, une légende
connue ou bien une description de la nature. En fait, la visée de
l'églogue, c'est d'idéaliser la nature, la vie champêtre,
où l'on vit dans la beauté et l'harmonie, la simplicité et la
paix, loin de la civilisation, de la ville, qui a corrompu les hommes (cela fait penser
à l'opposition nature-culture telle qu'on la retrouve dans l'oeuvre de
Rousseau). Souvent, le poète dans l'églogue utilise le vocabulaire
qui a trait à la vie des paysans non pas tant pour décrire cette vie,
mais plutôt pour exprimer d'une manière symbolique,
allégorique la passion amoureuse et les intrigues qu'elle provoque (ex.: les
fruits de l'amour); il y a embellissement des rapports humains. D'ailleurs, la plupart
des poètes qui ont pratiqué l'églogue faisaient partie de la
vie de cour et, par conséquent, étaient étrangers à la
vie des paysans. En outre, l'églogue représente souvent pour le
poète un moyen de parler d'une façon détournée,
subtile des événements contemporains (voir, par exemple, la
première bucolique de Virgile).
L'églogue est assez proche de l'élégie: à travers le dialogue ou le récit des bergers, il y a expression de sentiments personnels sur un ton lyrique.
L'églogue se distingue de l'idylle par son son aspect narratif ou dramatique; l'idylle est plus descriptive.
En Espagne, le mot egloga désigne une petite pièce pastorale; ce qui distingue principalement l'egloga de l'églogue, c'est qu'elle a un caractère comique et que le style n'est pas toujours élevé (il peut y avoir des régionalismes). Voir les églogues de Juan del Encina.
Postérité. L'élégie est toujours pratiquée au XXe siècle
(ex.: Rilke), mais d'une manière beaucoup plus libre: il n'y a plus
nécessairement de références à la nature, ni de
souci d'ordre et d'harmonie. Le seul critère qui demeure: le thème
(ou la tonalité) de la mélancolie.
Le roman pastoral (ex.: l'Astrée) et la pastorale dramatique
(ex.: l'Aminta du Tasse (1573) et Il Pastor fido de Guarini
(1590)). L'églogue est tombée en désuétude dans la
poésie moderne.
DEFRADAS, Jean, Les Élégiaques grecs, Paris, PUF, 1962, 108p.
DUBOIS, Claude-Gilbert, la Poésie du XVIe siècle, Paris, Bordas, 1989, 192p.
Encyclopeadia Universalis, articles Églogue, Élégie, Idylle).
Encyclopédie Larousse (articles Églogue, Élégie).
Littérature (Moyen Âge et XVIe siècle), collection dirigée par Henri Mitterand.
Littérature (XVIIe siècle), collection dirigée par Henri Mitterand.
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