Informations. | |
Extraits. |
Bahir. Sermon pour la fête de l'Épiphanie. La Main dans la main. |
Procédés typiques. | Ingrédients. |
Début. Antiquité.
Fin. Aujourd'hui.
Lieux. Toutes les sociétés.
Rome antique.
Saint Ambroise (v.330-397).
Saint Augustin (354-430), Sermons.
Saint Grégoire de Nazianze (v.540-604).
France.
Gerson (1363-1429), Sermons.
Le Père Nicolas (1464-1552).
Saint François de Sales (1567-1625), Sermon pour la fête de
l'Assomption.
Saint Vincent de Paul (1576-1660).
Bossuet (1627-1704), Oraison funèbre d'Henriette de France, reine
d'Angleterre.
Bourdaloue (1632-1704), Sermons.
Fléchier (1632-1710), De l'orgueil.
François Chauchemer (1640-1693), le Mystère de
Noël.
Fénelon (1651-1715), Sermon pour la fête de
l'Épiphanie.
Massillon (1663-1742), Sermon pour le lundi de la 3e semaine de
carême sur le petit nombe des Élus.
Gaspard Terrasson (1680-1742), Sermon sur la conscience.
Bridaine (1701-1767), Sermon sur la nécessité du
salut.
Le Père Lacordaire (1802-1861), la Divinité de Jésus-
Christ.
Monseigneur d'Hulst (1841-1896), la Morale et la liberté.
Charles de Foucauld (1858-1916), Écrits spirituels.
le Père Janvier (1860-1939), le Voeu national.
Allemagne.
Maître Eckhart (v.1260-v.1327), Sermons.
Johannes Tauler (v.1300-1361), Sermons.
Jean-Paul (1763-1825), Sermons de Carême.
Espagne.
Thérèse d'Avila (1515-1582), le Chemin de la
Perfection.
Europe de l'Est.
Piotr Skarga (1536-1612), Sermons à la Diète.
Théophane Prokopovitch (1681-1736), Sermons.
Italie.
Jérôme Savonarole (1452-1498), Sermons.
Le sermon est un texte de longueur moyenne (5 à 10 p.), de caractère religieux destiné à être dit en public. C'est un discours oratoire qui s'inscrit dans le cadre d'une cérémonie. On fait appel au prédicateur (celui dont la tâche est de prononcer des sermons) pour toutes sortes d'occasions: fêtes liturgiques, funérailles, carêmes, prises de voile, etc. Il se définit surtout par son contenu et son objectif, plutôt que par sa forme. Le sermon a un but: faire connaître et comprendre la "Parole de Dieu", c'est-à-dire les enseignements de la Bible, aux fidèles, qui, la plupart du temps (cela varie selon les milieux et les époques), n'y ont pas accès. Le sermon a donc un caractère didactique fortement marqué. Il n'est pas gratuit comme les textes littéraires.
C'est un genre qui a été longtemps très codifié. Pendant des siècles, influence de la rhétorique grecque. En France, la codification du genre a eu lieu à partir de saint Vincent de Paul (XVIIe siècle). Voici une définition du sermon tel qu'il a été pratiqué en France pendant au moins deux siècles:"Son exorde comprend tout d'abord le texte, verset tiré de l'Écriture et choisi pour sa correspondance particulière au sujet traité; il est énoncé en latin, puis en français. Suivent la proposition du sujet, puis la division, traditionnellement en trois points. L'exorde se termine par l'invocation, dans laquelle l'orateur sacré implore le secours de l'Esprit saint, par l'intercession de la Vierge, en récitant un Ave (en latin). Le corps du sermon est constitué par le développement des trois points annoncés dans la division. La péroraison contient d'abord une brève récapitulation, enfin l'affection, morceau lyrique d'action de grâces pour les vérités énoncées " (Bernard Dupriez, notice pour Écrits spirituels de Fénelon, Paris, Nouveaux Classiques Larousse, 1965, p.11).
En général, le développement du sermon se fait donc
autour d'un thème: par exemple, la vie éternelle, la dignité
des pauvres, ou la grandeur de Dieu. Et par le biais de ce thème, le
prédicateur cherche à livrer à ses auditeurs un message:
éloge, encouragement, réprimande, etc. Celui qui écrit et dit
un sermon prétend pouvoir guider ceux à qui il s'adresse; il veut les
instruire, les édifier. La fonction du langage qui prime dans le sermon, c'est
la fonction conative: le but du sermon est d'agir sur ceux qui l'entendent, de les
amener à penser ou à se comporter de telle ou telle façon.
Ainsi, tout doit concourir dans le texte à faire passer le message. Les
procédés comme la métapore, l'hyperbole, la comparaison
figurative, l'ornement, l'évocation sont utilisés pour frapper
l'imagination des auditeurs, pour les toucher. Le discours est le moins abstrait
possible: les idées sont illustrées par des exemples, des anecdotes
qui en général ont rapport avec la vie des auditeurs.
Également, le locuteur a recours à des procédés qui
facilitent la communication: clarté syntaxique, reprise syntaxique, anaphore,
redondance, exposé structuré, etc. Discours très construit:
rien n'est laissé au hasard. Le sermon a toujours une ligne directrice, il n'a
souvent qu'un thème.
Le sermon est composé en fonction des destinataires, de leur niveau
de culture, de leur classe sociale. Il s'adapte à eux: ce n'est pas un discours
clos sur lui-même. Par exemple, au XVIIe siècle en France, les
sermons s'adressaient la plupart du temps à un public noble et
raffiné, ce qui explique que leur style était sublime et leur
raisonnement subtil. Dans la société française de cette
époque, la prédication était d'ailleurs perçue comme
un spectacle.
Le sermon s'adapte aussi aux circonstances. Il est inséparable de son contexte social, historique, etc.
Parfois le sermon peut être aussi improvisé. C'est le cas par exemple des sermons de Lacordaire prononcés dans le cadre des Conférences de Notre-Dame.
Le sermon est lié à la Bible: il y fait toujours référence, c'est à partir d'elle qu'il s'élabore. C'est la base du sermon. Interpréation du passage cité. Mais certains prédicateurs, surtout aujourd'hui, mettent davantage l'accent sur des questions d'actualité ou sur des circonstances précises.
L'homélie se distingue du sermon en ce qu'elle est plus simple, plus libre et ne suit pas de plan rigoureux.
Origines.
- Le proverbe, la maxime, la pensée, l'aphorisme;
- Le précepte.
- Le discours oratoire (voir Cicéron).
Postérité.
Aujourd'hui, les sermons sont davantage
marqués par la subjectivité du prédicateur. Plutôt que
de proposer des réflexions impersonnelles sur des thèmes choisis,
comme la vérité chrétienne, le bonheur de la foi ou
l'importance de la prière, le prédicateur parle de son rapport
subjectif à la foi, il livre des témoignages en quelque sorte.
C'est l'homélie qu'on pratique le plus aujourd'hui. Elle permet une plus grande liberté que le sermon (elle est moins contraignante).
CRADDOCK, Fred B., Prêcher, Genève, Labor et Fidès,
1991, 229p. (traduction J.-F. Rebeaud).
Encyclopeadia Universalis (article "Oraison funèbre").
FUMAROLI, Marc, l'Âge de l'éloquence, Paris, Albin Michel,
1994, 882p.
GILLET, M.S., l'Éloquence sacrée, Paris, Éditions
Corréa, 1943, 336p.
MARCONOT, Jean-Marie, Comment "ils" prêchent (analyse du langage
religieux), Paris, Les Éditions du Cerf, 1976, 213p.
MITTERAND, Henri, Littérature XVIIe siècle, pp.417-
426.
RAMBAUD, Louis, l'Éloquence française, Paris, Emmanuel
Vitte éditeur, 374p.
Aide pour les pages des genres littéraires.
Copyright © 1998 C.A.F.É.